HISTORIQUE/SITUATION
Au chemin de Louis-Boissonnet, aux limites de la ville de Lausanne, dans les environs du lac de Sauvabelin, deux parcelles se sont libérées. L’une, anciennement vouée à une affectation industrielle (serrurerie) et l’autre résidentielle (villa) ont laissé la place à un immeuble de 71 logements locatifs, avec deux niveaux de parking en sous-sol. La zone est soumise à de fortes contraintes avec la proximité immédiate du Flon et de son environnement boisé. Mais aussi, aux limites de la parcelle, le passage de divers réseaux communautaires: le gaz qui dessert le tiers nord de Lausanne et celui des liaisons téléphoniques et internet pour le quart de la ville.
PROGRAMME
Le Maître d’Ouvrage, société familiale dont certains membres ont résidé dans le secteur dans leur jeunesse, souhaitait redynamiser cet endroit, tout en intégrant le bâtiment dans un milieu forestier naturel. Dans ce but, il a pris soin de choisir, pour ce bâtiment qui profite de la présence du Flon, un design sobre et élégant. L’affectation locative plurielle du projet se manifeste par une diversité de l’offre en logements de différentes tailles, de l’appartement 4.5 pièces au studio. Les logements s’adressent donc aux familles, aux jeunes actifs, aux étudiants, aux retraités, favorisant ainsi la cohésion sociale qui caractérise déjà cette zone de Lausanne.
PROJET/CONCEPT
Au-delà des contraintes imposées en amont du projet par les services communaux et cantonaux, le concept de base du projet des Résidences Sous-Bois est l’intégration d’un immeuble de typologies variées et de conception architecturale sobre qui facilite la mixité sociale. Le projet, dans ses aménagements extérieurs, a intégré de larges espaces verts en prairie fleurie et permis le renaturation des berges du Flon.
RÉALISATION
La structure porteuse est en béton armé. Les façades sont dotées d’une isolation périphérique qui garantit la qualité thermique du bâtiment et lui permet d’afficher le label de la meilleure qualification du Certificat énergétique cantonal des bâtiments (CECB). Les vitrages bénéficient de caractéristiques acoustiques renforcées pour annuler le bruit autoroutier voisin. À l’intérieur, les sols sont carrelés, les murs crépis, les plafonds peints. Des armoires murales, spécialement dans les cuisines, permettent d’optimiser les espaces de stockage.
TECHNIQUES
Le chauffage est assuré par le sol. En toiture, des panneaux photovoltaïques produisent de l’énergie destinée aux communs et six pompes à chaleur air-eau assurent la production d’eau chaude sanitaire et celle destinée au chauffage. Une ventilation centralisée par simple flux (aspiration dans les salles de bains) permet la récupération de la chaleur de l’air extrait pour la réinjecter dans le circuit de chauffage de l’eau chaude. La gestion de l’ensemble des techniques (chauffage, ventilation, électricité) est régulée par une unique gaine technique située dans les communs.
MESURES PARTICULIÈRES
Des travaux spéciaux d’ampleur ont été nécessaires pour permettre de creuser dans une molasse très profonde et prendre les mesures liées à l’évacuation des eaux résiduelles venant du Flon avoisinant. La parcelle qui était affectée auparavant à l’atelier de serrurerie a exigé une dépollution et une paroi berlinoise a permis d’assurer la limite avec le chantier voisin.
AMÉNAGEMENTS EXTÉRIEURS
L’intégration de la place de jeux dans un milieu sylvestre et le respect de l’ambiance forestière ont conduit à l’utilisation de revêtements en copeaux ainsi que la renaturation de la berge du Flon voisin.
LES DÉFIS
Le principal défi a tenu à l’accès au chantier qui passait par un petit chemin transitant par un autre chantier. La logistique difficile des entrées et sorties du chantier et les délais tendus ont nécessité la mise en place d’un système particulier de management pour optimiser l’intervention des divers corps de métiers et anticiper les livraisons de matériaux en fonction de l’avancement.
POINTS FORTS
Le suivi quotidien du chantier, le fort engagement de l’ensemble de l’équipe du projet et la bonne entente de l’ensemble des parties prenantes ont permis de mobiliser les énergies pour tenir des délais serrés tout en maintenant un niveau de qualité important sur les finitions.
IMPACT DU PROJET
Le principal impact du projet a été la redynamisation du secteur, avec la rénovation des principaux réseaux publics transitant à côté de la parcelle, la construction d’un bâtiment voisin qui, peut-être sous l’influence des Résidences Sous-Bois, a réhaussé la qualité thermique de son enveloppe, la création d’un espace de culte en lieu et place de l’ancien vivarium de Lausanne laissé en friche et, enfin, la renaturation de l’ensemble de la berge du Flon dans les hauts de Lausanne.
