La Sallaz

Bâtiments administratif et commerces

Bâtiments administratif et commerces

La Sallaz, Lausanne

HISTORIQUE/SITUATION

De carrefour automobile à place piétonnière. La place de La Sallaz, sur les hauts de Lausanne – une des rares zones horizontales de la ville – était devenue le principal carrefour concentrant les flux automobiles de cinq voies importantes au départ ou en provenance du Nord de la ville. La volonté de la Municipalité était de la rendre au trafic piétonnier, aux commerces et à la desserte des transports publics.

Concomitamment, la société propriétaire de la parcelle située entre la place et le métro M2, située en contrebas en direction du Flon, organisait un concours d’architecture sur invitation pour étudier le potentiel de développement du site de La Sallaz, avec l’intention d’y construire des surfaces de vente, des bureaux et, enfin, des appartements à prévoir dans la nouvelle construction et une tour existante à transformer.

PROGRAMME

Concurrents face à face. Pour mettre en valeur et augmenter l’attractivité du quartier de La Sallaz, le Maître de l’ouvrage prévoyait de construire un nouveau centre commercial fonctionnel et de haute qualité pour grandes surfaces et commerces de détail, accompagné de bureaux. Il s’agissait de concevoir des locaux offrant une atmosphère conviviale pour attirer le public et conférer à l’actuelle zone de passage une image d’avenir et de les compléter par du logement.

Issu de ce concours, le bâtiment – désigné par la lettre D – met en valeur l’horizontalité si rare à Lausanne par un bâtiment long de soixante mètres. L’ensemble de son socle est attribué aux commerces. L’angle Nord-Est rassemble – dans une émulation apaisée – l’entrée commune de deux supermarchés concurrents situés de part et d’autre d’un grand hall. Au-dessus des commerces sont bâtis cinq étages de logements. Relié par un sous-sol commun mais séparé au niveau zéro par un accès au métro, un deuxième bâtiment – désigné par la lettre M – enserre le pied d’une tour existante mais qu’il a fallu désamianter puis rénover. L’ajout de ces deux niveaux hors sol est destiné aux commerces et aux activités administratives.

PROJET

Limite entre public et privé. L’horizontalité du site est affirmée par la construction de plateaux de béton superposés servant de marquises aux commerces au niveau de la place, de balcons pour les logements situés plus haut, de terrasses aux endroits de retrait de la façade. L’échelle du bâtiment en fait un élément central de la définition du nouveau quartier de La Sallaz.

Sur la place, les entrées d’immeuble sont situées sous la marquise, signalées par un retrait, comme des seuils entre vie publique et habitations privées. Cette limite franchie, les halls de chaque étage distribuent les cinquante appartements de deux-pièces et demie à quatre pièces et demie. Les logements sont organisés autour de deux blocs centraux qui réunissent cages d’escalier, ascenseurs et
blocs sanitaires.

Par leur typologie et le jeu des diagonales, les appartements ouvrent sur les espaces communs, dont la cuisine et l’accès au balcon : la sensation d’espace domine et indique qu’aucune place n’est perdue.

RÉALISATION

Le principe structurel des bâtiments est constitué d’une structure massive en béton armé où les éléments porteurs verticaux sont alignés sur la hauteur. Les façades minérales sont recouvertes d’une peau en béton teinté dans la masse d’une couleur sombre. Le principe énergétique cherche à diminuer les besoins par des façades performantes et économiques. L’ensemble est raccordé au système de chauffage à distance et tous les systèmes de ventilation double flux sont équipés de systèmes de récupération d’énergie.

Les zones commerciales bénéficient d’aéro-refroidisseurs. Toutes ces mesures permettent aux deux bâtiments de tendre vers les valeurs cibles du label Minergie Eco, sans pour autant être labellisés. Les aménagements extérieurs ont été réalisés en interaction avec le chantier Place de La Sallaz piloté par la ville de Lausanne.

DÉFIS ET POINTS FORTS

Opérations concordantes. Le projet conçu de 2009 à 2013 a été concrétisé de 2014 à 2017 en répondant à plusieurs défis. Tout d’abord la démolition lourde nécessaire pour libérer l’espace constructif. Ensuite, la difficulté d’action dans un site très passant. Les travaux, enfin, dans un espace très limité quant à la logistique et les zones de stockage. Enfin, toute l’activité s’est déroulée en parallèle avec les travaux d’aménagement de la place.

Le planning de l’entreprise privée et celui des services municipaux en charge du réaménagement piétonnier et des transports publics ont fait l’objet de mise en commun pour s’assurer de la concordance des activités. Au final, les bâtiments D et M ont été livrés dans les délais attendus et ils contribuent fortement à la nouvelle définition d’une place dont l’aménagement a fait l’objet d’une longue attente.