Quartier en Jonchets

Logements

Logements

Quartier en Jonchets, Bussigny-près-Lausanne

HISTORIQUE/SITUATION

Projet de longue haleine. Le nouveau quartier En Jonchets, à Bussigny, – douze bâtiments, deux cent quarante et un appartements – est le fruit du travail de plus de quinze ans. Initié en l’an 2000, l’avenir de cette parcelle de plus de 25 000 mètres carrés, située au milieu du village, a pris corps dès 2003 avec les premiers travaux d’urbanistes guidés par le Schéma directeur de l’Ouest lausannois (SDOL), un « projet de territoire» qui préfigurait l’aménagement urbain à long terme de cette région.

L’étude prend la forme d’un plan de quartier qui affirme le caractère urbain de cette zone à relier à l’ancien village, définissant ainsi le développement futur de Bussigny Ouest. Après une mise à l’enquête en 2009, le plan entre en vigueur en 2011. Le projet de construction, qui privilégie l’intégration des nouvelles constructions dans la morphologie du village, fait l’objet d’une mise à l’enquête en 2011. Trois ans sont nécessaires pour écarter les oppositions. Le chantier s’ouvre en 2015 et, par une synergie des compétences, les premiers locataires peuvent emménager aux Jonchets en avril 2017.

PROGRAMME

Densification. L’ancien verger situé au coeur de Bussigny s’est donc enrichi de douze immeubles qui constituent une densification importante de l’habitat pour la localité. Quatre groupes de trois bâtiments, à chaque fois disposés autour d’une placette aménagée, sont distribués tout au long d’une rue piétonne arborisée. Leur implantation décalée et arc de cercle profite de la déclivité et de la forme particulière de la parcelle et garantit ainsi des percées sur le village et le paysage plus lointain.

Les deux cent quarante et un appartements présentent des typologies très diverses, du studio au cinq pièces, du rez-de-chaussée avec jardin aux attiques avec puits de lumière zénithale. D’autant plus lumineux que le haut des façades présente un retrait, les logements sont prolongés par des balcons qui ouvrent sur les Alpes ou le Jura. Le parking de deux cent trente-cinq places, d’un seul tenant, prend place sous la ruelle piétonne qui constitue l’épine dorsale du projet.

RÉALISATION

Gros oeuvre et enveloppe. Chacun des bâtiments comporte sept à huit niveaux hors sol pour un ou deux niveaux de sous-sols partiellement enterrés. La maçonnerie présente une structure hybride : les murs intérieurs sont coffrés de manière traditionnelle tandis que les façades extérieures sont composées de trois mille six cents pièces de béton préfabriquées. Des murs renforcés avec des piliers métalliques intégrés reprennent les porte-à-faux des entrées.

La planification, la fabrication et la pose des façades préfabriquées représentent un défi et exigent une organisation draconienne. Lorsque ces conditions sont réunies, un étage peut être monté en trois jours avec tous les avantages qu’apportent la précision de l’assemblage, le rendu esthétique, la vitesse de pose et l’entretien ultérieur des façades aux parements de très haute qualité.

Aux Jonchets, un jeu d’éléments sablés et lisses aux belles nuances dématérialise presque le sommet des immeubles.

Intérieur. Une attention particulière a été portée aux parties communes des immeubles. Les murs et les cages d’escalier ont été traités en béton apparent de type 4, c’est-à-dire coulé dans des panneaux de coffrage de qualité avec un soin particulier. Les paliers et les volées d’escaliers dont le béton a été teinté en anthracite jouent le contraste avec des appartements clairs et lumineux, pour la plupart ouverts sur un grand balcon.

Le projet étant dans les mains de trois Maîtres d’ouvrage, les aménagements intérieurs ont fait l’objet de trois choix différents qui devraient séduire le plus grand nombre de locataires.

TECHNIQUES

Minergie. Tous les immeubles bénéficient du label Minergie. Le chauffage, assuré par une chaudière principale à pellets et par une secondaire à gaz, est centralisé dans un immeuble. De là, la chaleur est distribuée par une boucle qui fait le tour du complexe au plafond du parking et alimente la sous-station dont chaque bâtiment est équipé. Des panneaux solaires thermiques en toiture des bâtiments
Nord contribuent à la production d’eau chaude sanitaire.

MESURES PARTICULIÈRES

Importants travaux préparatoires. L’ancien verger comportait deux granges qu’il a fallu démolir avant d’entamer de lourds travaux d’excavation : 60 000 mètres cubes de matériaux ont été retirés. Par endroit les sous-sols ont été encaissés jusqu’à dix mètres en dessous du niveau naturel du terrain. D’où la nécessité de recourir à des rideaux de palplanches maintenus par des tirants d’ancrage.

Les bâtiments en amont ont été sécurisés par des radiers renforcés. En aval, le sol argilo-limoneux a nécessité un maillage serré d’inclusions rigides pour un total de dix kilomètres de forage. Ponctuellement, on a eu recours à des micro-pieux pour renforcer les fondations contre les faiblesses que présentaient certaines portions du terrain. Quatre grues – une par groupe de trois maisons – et deux centrales à béton ont été nécessaires pour assurer la bonne marche du chantier

AMÉNAGEMENTS EXTÉRIEURS

Souvenir du verger. Pour rappeler l’ancien verger qui a permis l’érection du quartier En Jonchets, une prairie fleurie, plantée d’arbres, a été préservée au Nord des bâtiments. Deux places de jeux ont été créées au Sud des bâtiments, directement accessibles depuis l’allée piétonne centrale qui, elle, a aussi été arborisée sur toute sa longueur.

DÉFIS

Déclivité et courbe. Le parking de 6 500 mètres carrés relie entre eux le premier niveau de sous-sol des douze bâtiments. Il épouse la courbe en arc de cercle qu’impose la disposition de la parcelle et suit la déclivité du terrain. Il est compartimenté en quatre secteurs séparés par des portes coupe-feu. Plus de cent piliers préfabriqués en béton reprennent les charges des bâtiments et de la dalle du parking. La partie centrale de cette dalle fait office de bac pour accueillir les arbres qui agrémentent la rue piétonne. Sa forme en V, complexe à coffrer, a été un des nombreux défis que les constructeurs ont su relever avec audace.